Mali, Niger


Fin octobre, Guillaume Nicolas, le délégué général de la DCC, Arnoult Boissau, le président de la DCC, et Jean-Paul Maier, chargé de mission, se sont rendus au Mali et au Niger. Ces deux pays, touchés depuis toujours par la sécheresse mais depuis quelques années par de fortes tensions sécuritaires, n’accueillent plus de volontaires depuis 2010. Guillaume nous explique les enjeux de cette mission. 
Quel était l’objectif de cette mission ? 
Cette mission était très symbolique car la DCC n’est plus présente dans ces deux pays du Sahel alors qu’elle a des liens historiques assez forts. En effet, nous avons dû retirer nos volontaires en 2010 à la demande des autorités françaises. Ces situations nous font toujours beaucoup de peine et nous mettent en contradiction avec notre préoccupation d’être présent là où sont les populations les plus précaires, et là où la rencontre et l’interreligieux sont facteurs de paix. Avec Arnoult Boissau, Président de la DCC, et Jean-Paul Maier, le chargé de mission, nous y sommes allés pour étudier la possibilité d’un retour des volontaires. Nous partions donc avec un questionnement clair : la DCC peut-elle à nouveau y proposer ses services ?

Comment se déroule une mission de prospection ?

Une telle mission se prépare à l’avance car la priorité était de rencontrer les autorités françaises, nigériennes et maliennes, ainsi que les représentants de l’Eglise du Niger et du Mali. Avant même d’entendre le besoin des partenaires potentiels, il nous fallait écouter les responsables politiques et religieux : quelle est l’évolution du pays depuis 10 ans ? Quels sont ses enjeux, ses fragilités et ses forces aujourd’hui ? Et bien-sûr, les conditions de sécurité sont-elles suffisantes ? Quelles précautions sont à envisager pour que la venue de volontaires soit possible ?
Aussi, dans chaque pays, nous avons rencontré les services de l’ambassade de France, des ministres et représentants des Etats nigériens et maliens, les archevêchés de Niamey et de Bamako, des communautés religieuses. Nous avons aussi rencontré nos partenaires du volontariat que sont les référents locaux de France Volontaires et les agences nationales du volontariat présentes dans les deux pays.



Vous avez donc plutôt fait des rencontres institutionnelles ?
C’était le but premier mais il fallait aller plus loin pour bien comprendre la situation des deux pays, en un temps court. Nous sommes aussi allés à la rencontre de partenaires avec qui la DCC avait des liens, puis d’autres part
Enfin, nous avons mis à profit les connaissances d’Arnoult et de Jean-Paul qui, tous deux, ont travaillé plusieurs années dans ces deux pays, notamment en tant que volontaires ! Ainsi, nous avons été accueillis chez leurs amis, dans des familles maliennes ou nigériennes. Cela nous a permis d’avoir des échanges authentiques, dans des ambiances amicales, et ainsi de prendre le pouls de la situation des deux pays en étant au plus près des gens.

Que peut-on dire en quelques mots de ces deux pays ?

Les deux pays vivent encore la dureté climatique, entre années de sécheresse et inondations. Les précarités sont criantes. La situation religieuse semble assez différente entre les deux capitales. A Niamey et à Bamako l’Eglise est minoritaire, mais on trouve à Niamey un islam devenu plus radical qu’à Bamako. De part et d’autre, les initiatives pour la jeunesse existent et sont à soutenir.
L’agence du volontariat à Niamey est à la pointe sur le volontariat de réciprocité et l’agence de Bamako, bien que récente, déploie déjà nombre de volontaires dans le pays. Les partenaires rencontrés démontrent une volonté intacte de contribuer, avec d’autres, au développement de leur pays.
Qu’est-ce que cette mission augure pour le volontariat DCC au Mali et au Niger ? 
Nous espérons pouvoir envoyer de nouveau quelques volontaires d’ici la rentrée 2019, et pourquoi pas 2 ou 3 volontaires pour chacun des deux pays d’ici les deux prochaines années. Nous verrons ensuite quel développement est possible. Ce redéploiement ne pourra se faire que dans les deux capitales, Bamako et Niamey, toutes les parties prenantes estimant qu’il est encore risqué de s’installer en dehors des capitales.
C’est très touchant de voir à quel point les gens que nous avons rencontrés se réjouissent du simple fait que l’on envisage un retour. Ils gardent tous un excellent souvenir des volontaires français et tout particulièrement de la DCC car son projet est jugé comme un véritable projet de rencontre humaine.
Nous pensons aussi au volontariat de réciprocité, pourquoi pas en accueillant un ou deux volontaires du Sahel. Nos contacts locaux nous ont en effet confirmé que cela répond pleinement à un désir, à un fort besoin de formation de la jeunesse, et à une volonté politique.



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