163 ans


L’anniversaire de la fondation de la SMA est l’occasion de rendre grâces au Seigneur pour quelques-unes des merveilles de Dieu dans notre histoire missionnaire.





1.       La vie de notre fondateur a été souvent marquée par l’échec.
Son épiscopat en Inde s’est achevé par une démission douloureuse.
Ses quelques semaines à Freetown se sont terminées tragiquement.
En un mois, le terrible mois de juin 1859, la première communauté missionnaire sma a été emportée.
Il ne restait plus que 5 tombes dans le cimetière de Freetown.
Et pourtant, 163 ans plus tard, nous sommes là, bien vivants, fiers de l’œuvre accomplie par nos aînés dans la mission, alors qu’a vues humaines, dès les premiers mois, tout semblait déjà fini.
La survie de la SMA et son travail durant ces 163 ans, c’est ton œuvre, Seigneur.
Pour ta fidélité envers nous, en ce jour, nous te bénissons.



2.       Il y a 158 ans, les pères Borghero et Fernandez ont débarqué à Ouidah.
Dans ce monde qu’ils découvraient et qui leur était totalement étranger, ils ont commencé un travail qui, depuis, ne s’est jamais arrêté.
Il a fallu beaucoup de sacrifice et de persévérance à nos premiers frères sma, pour que naisse, à partir de Ouidah, l’Eglise du Dahomey et du Bénin,  mais aussi l’Eglise du Nigéria, puis celle du Togo et du Ghana.
Ils ont tenu bon envers et contre tout parce qu’ils étaient habités par une grande foi.
Ils savaient, Seigneur, que tu restes toujours le maître de la mission.
Nous te bénissons pour toutes les communautés qui sont nées de leur travail, pour le clergé et les communautés religieuses locales, particulièrement les Oblates Catéchistes Petites servantes des Pauvres du père Baril,  la première communauté de religieuses africaines en Afrique de l’Ouest.
Aujourd’hui, tu nous appelles à retrouver la ferveur des premiers jours.
Pour ton appel qui continue de nous rejoindre, pour ton amour toujours offert, Seigneur, nous te bénissons.



3.       Les 50 premières années de notre Société ont été terriblement difficiles.
Beaucoup de nos frères sont morts, souvent très jeunes, et des sœurs de Notre Dame des apôtres ont aussi donné leur vie, leurs tombes sur les côtes d’Afrique sont devenues des lieux de pèlerinage.
Elles rappellent leur sacrifice par amour pour toi.
Leur départ rapide n’a pourtant jamais provoqué le découragement.
Le père Augustin Planque n’y a jamais succombé.
D’autres frères et d’autres sœurs se sont levés pour répondre à ton appel, et pour continuer ce que les premiers avaient commencé.
Eux aussi, ils ont offert leur vie joyeusement, fidèles jusqu’au bout à leur mission !
La survie de la SMA et des sœurs nda, notre travail durant ces 163 ans, c’est ton œuvre, Seigneur.
Pour ta fidélité envers nous, nous te bénissons.



4.       Il y a un peu plus de 30 ans, la SMA se demandait si elle devait ouvrir ses portes aux Africains, aux Indiens, aux Philippins.
Entre nous, le débat a été rude, car nous voulions tous être fidèles à notre fondateur.
Lors de l’Assemblée générale de 1983, nous avons dit oui, un oui plein d’inquiétude.
Avions-nous raison de prendre ce chemin ?
Aujourd’hui, il y a plus de 300 jeunes confrères dans la SMA, et quelques-uns sont avec nous, ce matin.
Ils nous apportent leur dynamisme et nous partagent leur foi.
Ils nous remplacent là où nous étions. Ils sont notre avenir.
Tous ces jeunes, déjà engagés, ou qui se préparent à te consacrer leur vie, c’est toi, Seigneur, qui nous les a donnés.
La croissance de la SMA et le travail qui continue sont toujours ton œuvre.
Béni sois-tu, Seigneur.



4.       Voici quelques années, des confrères ont été assassinés en Côte d’Ivoire, au Congo, en RCA et au Kenya.
Ils s’appelaient Adrien Jeanne, Joseph Pfister, Edouard Grass, Robert Gucwa, John Hannon.
Deux sœurs nda ont été aussi assassinées à Oran.
L’un de nous, Pier Luigi Maccali, est aujourd’hui retenu en otage depuis plus d’un an.
Tout cela nous a tous choqués, ébranlés.
Qu’avaient-ils fait de mal, ces missionnaires qui avaient tout quitté à cause de toi ?
Oui, qu’avaient-ils fait de mal, eux qui s’étaient faits serviteurs de leurs frères et sœurs en Afrique ?
Malgré la mort violente qu’ils ont subie, nos frères sma et nos sœurs nda sont restés présents, là où ils étaient envoyés.
Ce courage qui nous habite aux moments les plus insoutenables, c’est toi encore, Seigneur, qui nous le donne.
Béni sois-tu, Seigneur.



5.       Elles sont grandes aussi les merveilles de Dieu dans la vie de celles et de ceux qui ont accueilli la SMA depuis 163 ans.
Beaucoup de gens, souvent très simples, nous ont fait confiance, et ils ont suivi le chemin de Jésus.
Dans nos cœurs, dans notre mémoire de missionnaires, il y a des noms, des visages, des événements très précis.
Au bord des lagunes du Bénin ou du Ghana, dans les montagnes du Liberia ou du pays Yacouba, chez les pygmées de RCA, les Tchokwé du Congo, dans le delta du Nil ou le désert du Niger, comme au Kenya, en Tanzanie et au Nigeria, ou ailleurs, des Eglises sont nées, comme le souhaitait notre fondateur.
Elles nous disent aujourd’hui leur reconnaissance.
Pour qu’elles puissent naître et grandir, tu nous as envoyés en ton nom, mais c’est toi, toi seul, qui a ouvert les cœurs. Béni sois-tu, Seigneur !



7.       Dans la vie de chacun de nous, elles sont grandes aussi les merveilles de Dieu.
Nous te bénissons pour toutes ces années vécues au service de l’Afrique.
Nous te bénissons pour le combat que nous avons dû mener pour être fidèles à l’appel reçu.
Je me souviens, personnellement, d’un confrère qui nous a aujourd’hui quittés.
Il était difficile, toujours grognon, toujours critique.
Rien ne trouvait grâce à ses yeux.
Pendant toute sa vie, il a exercé notre patience, et il nous a tous fatigués.
Au moment de nous quitter, quelques heures avant sa mort, il m’a dit :
Toute ma vie, j’ai lutté contre moi-même.
J’aurai voulu être différent, mais je n’ai jamais pu.
J’ai fait souffrir et je le sais.
Aujourd’hui, je voudrais demander pardon
.
Demain, quand je ne serai plus là, dis cela aux confrères. Je me confie à leur prière.
Cette conversion à ta Parole, conversion toujours difficile,  c’est la puissance de ta grâce qui nous en rend capable.
Béni sois-tu, Seigneur !



8.       Notre fondateur a écrit dans sa retraite aux missionnaires :
La joie que je vous souhaite, celle qui doit être la compagne de nos travaux, c’est la joie du cœur, la joie du serviteur qui aime son maître et qui se réjouit de travailler pour lui, la joie d’une légitime vocation, qui nous fait nous trouver bien là où le Seigneur nous a mis,  qui n’envie rien, qui ne regrette rien, parce qu’elle n’a plus qu’un seul désir dans le monde : faire ce que Dieu veut, comme il veut, et puis plus rien.
La joie de nos confrères tout au long de leur ministère missionnaire, la joie qui est la nôtre aujourd’hui, la joie que nous essayons de vivre ensemble au quotidien, la joie et la générosité de tous les amis de la SMA qui nous accompagnent de leur présence et de leur prière, de leur service permanent, de leur partage financier, elle est un don que tu nous fais et dont tu ne cesses de nous combler pour que la mission continue.
Pour tout ce que tu nous donnes chaque jour, pour ta présence fidèle avec nous,  béni sois-tu encore Seigneur.



P. André Moriceau


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