Ça fait maintenant trois mois que je suis revenu au Togo, et je m'adapte petit à petit aux
nouvelles réalités ici après une absence de trois ans. Le changement le plus inattendu est
que notre communauté chrétienne dans le village où je vis est décimée. Pendant de
nombreuses années, nous avions régulièrement quarante personnes à la messe chaque
dimanche, avec beaucoup de jeunes, une chorale dynamique et beaucoup de
catéchumènes. Aujourd'hui, l’effectif est réduit à un petit poignet de personnes âgées. Je
suis profondément reconnaissant à notre catéchiste, Paulin, qui reste entièrement fidèle
et consistent, qu'il prêche devant quarante personnes ou quatre.
On peut identifier plusieurs explications pour ce triste déclin. Certains jeunes ont été
attirés par une nouvelle église à l'autre bout du village, ce qui signifie malheureusement
que, pour la première fois de sa courte histoire, notre communauté chrétienne est divisée
selon des lignes confessionnelles. Le catéchiste en formation et quelques autres membres
clés sont revenus à la religion traditionnelle kabiyè. D'autres ont tout simplement perdu
l'habitude d'aller à l'église pendant la pandémie. Sur le plan plus général, notre village
connaît un exode des jeunes, attirés par les opportunités de travail dans la ville voisine de
Kara. Quant à moi-même, la difficulté de s'adapter à cette nouvelle réalité tient en partie
au fait qu'elle va manifestement à l'encontre de la tendance. Partout en Afrique, l'église
explose de vie et regorge de jeunes, et participer à cette dynamique a toujours été l'un des
aspects les plus positifs de la vie ici.
Malgré tous ces revers, je suis reconnaissant pour beaucoup de choses : la nouveauté de pouvoir enseigner un cours de masters sur l’élaboration de l'orthographe au Nigeria par le biais de Zoom depuis mon village au Togo ; le privilège de participer à un projet de recherche fascinant avec deux professeurs d’une université en Israël comparant les orthographes africaines avec celles de l'hébreu et de l'arabe (elles sont plus similaires que l’on pourrait imaginer…!) ; et un jardin tropical en pleine expansion que j'ai planté juste avant de partir et que je n'ai jamais pu voir jusqu'à présent.
Avec tous mes vœux de bonheur pour le nouvel an 2023.
Je suis entièrement dépendant de la générosité des donateurs pour effectuer mon travail en Afrique. Si vous voulez contribuer, merci de libeller votre chèque à l'ordre de la "SMA" et de l'expédier à : Missions Africaines Partage - 150 cours Gambetta - 69361 Lyon Cedex 07
en précisant que le don est à l'attention de David Roberts (FLM) au Togo.
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